jeudi 26 novembre 2015

Quel est la fiabilité des différents systèmes de stockage ?

Il est évident et probablement inutile de prouver que la quantité de données que nous créons augmente. Les méthodes permettant de les stocker sont nombreuses et les fabricants de supports de données nous séduisent avec une capacité et une vitesse plus importantes, et – pour une fois – des prix plus bas. Pour quel appareil de stockage opter si vous recherchez quelque chose de fiable et qui protège vos données ?

Sur quoi se porte votre choix ?

  1. Des appareils de stockage optiques, comme les CD-R, les DVD-R ou les Blu-Ray
  2. Des disques durs et des disques SSD
  3. Une mémoire flash
  4. Le Cloud
  5. Des cartouches magnétiques

Les appareils de stockage optiques

Il y a encore quelques années, les CD et les DVD faisaient partie des supports de données les plus populaires pour stocker de grandes quantités de données – surtout auprès des particuliers. Un phénomène dû aux prix relativement élevés des disques durs et en particulier des disques SSD, ainsi qu’à leur capacité limitée. En comparaison, les disques optiques étaient compétitifs à la fois en termes de prix et de capacité. Les fabricants de disques ont annoncé des durées de vie relativement longues pour leurs supports, et ces déclarations furent rapidement vérifiées en pratique. En fonction du fabricant et de la technologie utilisée, un disque fonctionnerait 5 à 200 ans (sans parler des disques de verre gravés qui devraient survivre jusqu’à 1000 ou 1500 ans !), mais la durée de vie dépend d’un nombre de facteurs si important qu’il faut s’attendre à ce que le disque devienne illisible à tout moment.
Qu’est-ce qui menace les supports optiques ? Pour commencer, notre propre négligence – les conserver dans de mauvaises conditions, les rayures, le gras (nous avons tous laissé nos empreintes complètes sur des CD) font partie des pêchés des utilisateurs. Cependant, la réduction de la durée de vie résulte également de l’avarice des fabricants qui utilisent du matériel bas de gamme et réduisent l’épaisseur de la couche de protection pour réduire les coûts, accélérant ainsi l’oxydation de la couche réfléchissante.
Ceci mis à part, la technologie peut aussi s’avérer être un problème. Dans quelques années, aurez-vous le matériel nécessaire pour lire les disques que vous possédez ? Les nouveaux ordinateurs n’ont souvent pas de lecteur de disque du tout, et même si c’est le cas, tous les formats ne sont pas supportés. CD-R, CD-RW, DVD-RAM, DVD-R, DVD+R, DVD-RW, DVD+/-R DL – chacun de ces formats se rapporte à une technologie différente et à une méthode individuelle de lecture des données, il se pourrait alors que vous ne soyez bientôt plus capable de mettre la main sur un lecteur approprié pour votre disque.

 Disques durs et disques SSD

Les progrès technologiques en matière de disques durs et de disques SSD ont entraîné une réduction significative des prix de ces appareils de stockage, tout en augmentant leur capacité, faisant ainsi des disques optiques des supports de données non rentables. Si nous pouvons acheter un disque d’une capacité de 1 ou même 2 To pour quelques dizaines d’euros, il n’y a  plus aucun intérêt à graver des disques optiques. Si vous stockez des quantités de données plus importantes et que vous souhaitez y accéder en ligne, vous pouvez envisager de créer un cloud privé (le coût de 6 To dans cette technologie est d’environ 820 euros). Bien entendu, plus vous développez votre infrastructure, plus les coûts seront importants – achats de matériel, électricité, etc.
Malheureusement, les disques durs ne peuvent pas non plus garantir la sécurité de nos données. Dans le cas des archives magnétiques sur disque dur, un phénomène de rupture du champ magnétique peut se produire. Il se pourrait qu’il ne s’agisse pas d’un processus très rapide – environ 1% par an, mais sur le long terme, il pourrait s’avérer dangereux pour vos données. Les disques SSD ne garantissent pas une sécurité et une fiabilité complètes non plus : les températures auxquelles l’appareil fonctionne sont particulièrement importantes ici. Par exemple, augmenter la température de 5°C peut, dans certaines circonstances, réduire de moitié l’espérance de vie des données stockées (bien que, dans une telle situation, des conditions supplémentaires peuvent également entrer en jeu, et il s’agit d’un phénomène rare, comme le soutiennent les spécialistes Seagate, tout en démentant les rumeurs que l’on trouve sur Internet à ce sujet). Des fluctuations importantes de température peuvent être fatales pour un disque de ce type et les données qu’il contient.
Il est important de garder à l’esprit que chaque disque a une durée de vie spécifique et limitée, ce qui signifie qu’aucun disque ne peut fonctionner éternellement. Bien sûr, une infrastructure appropriée peut permettre la conservation d’un statut opérationnel et sauver vos données – même si un (ou plusieurs) disque(s) tombe(nt) en panne.

La mémoire flash

On peut dire sans risquer de se tromper que ce type de mémoire s’est installé dans notre quotidien et compte y rester un bon bout de temps. Et tout ça grâce aux petites cartes SD et aux clés USB qui nous permettent de stocker et de déplacer de manière très pratique de grandes quantités de données. L’inconvénient premier de cette technologie est le nombre limité de cycles d’enregistrement et d’effacement qui entraîne des dégâts irréversibles sur les cellules utilisées une fois qu’il est dépassé, aussi valable pour les disques SSD.
Un autre danger est lié à l’avantage le plus significatif des supports à mémoire flash : leur taille et leur maniabilité en font des objets à la fois faciles à transporter et à perdre. Une petite carte SD  tombe souvent dans des espaces inaccessibles où il est impossible de l’atteindre. Parfois, elle peuvent même servir de repas pour les enfants et les chiens qui se plaisent à les mordiller. D’un autre côté, la mémoire USB est souvent victime de dégâts mécaniques, la plupart du temps provoqués lorsque la clé est retirée maladroitement du port, mais également lorsqu’elle est victime d’un choc ou d’un écrasement accidentel.

Le Cloud

Utiliser les services en ligne des fournisseurs Internet qui garantissent un espace de stockage personnalisé en fonction de vos besoins est très pratique. La plupart des fournisseurs vous offrent un accès à un service de base gratuit – même jusqu’à 500 Go de stockage. Vos données sont ainsi conservées de manière sécurisée : ses copies sont placées dans des emplacements dispersés à travers le monde et le risque de perte de données est ainsi limité.
Cependant, si vous avez besoin de gérer des quantités de données plus importantes, le prix d’un tel service pourrait rapidement dépasser les coûts de votre propre infrastructure ; par exemple, le prix de 10 To sur le célèbre Google Drive Service est d’environ 1200 dollars USD, ou plus de 930 euros ! En outre, stocker des données sur le cloud peut être considéré comme plus risqué : lorsque vous transférez vos données sur Internet, vous en perdez le contrôle et augmentez le risque de fuite . Par conséquent, cette technologie n’est pas recommandée lorsqu’il s’agit de stocker des données sensibles ou confidentielles.

Les cartouches magnétiques

Il est clair que plus la quantité de données que vous avez besoin de stocker est importante, plus les coûts seront élevés. C’est un problème important qui touche principalement les entreprises : il peut sévèrement limiter leur développement – une augmentation rapide de la quantité de données stockées et administrées entraîne une augmentation importante des coûts d’entretien de l’infrastructure. Trouver une solution qui garantit le meilleur prix possible par rapport à la capacité et l’efficacité représente donc un sérieux défi. Dans ce contexte, les cartouches magnétiques vivent actuellement une seconde jeunesse. Cette solution est pérenne et stable – cela fait des dizaines d’années qu’elle est utilisée pour le stockage des données et elle a la réputation d’être sûre et de ne jamais tomber en panne. À une époque où le matériel doit être toujours plus performant, en particulier pour ce qui est de la vitesse, on pouvait s’attendre à ce que les cartouches disparaissent rapidement. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. En réalité, deux qualités liées à cette solution pourraient jouer un rôle crucial quant à son avenir : une capacité importante (les derniers prototypes peuvent stocker jusqu’à 220 To sur une seule cartouche !) couplé à une efficacité énergétique. Une cartouche utilise 200 fois moins d’énergie qu’un disque dur… Une solution parfaite pour stocker et archiver de grandes quantités de données.

Source : blog Ontrack